Loin
de moi l’idée de croire que je puisse avoir une quelconque culture
dans le cinéma d’horreur. Tellement de genres/sous-genres,
tellement de films à mater et si peu de temps devant nous qu’à
condition de se gaver comme une oie de péloches, il est impossible
de couvrir au moins la moitié des sorties.
Il
fut un temps où j’étais ignare par contre. Ca, je peux l’affirmer
haut et fort. Un temps où, pour moi, le film Français rimait quasi
automatiquement avec Taxi/Banlieue 13/Yamakasi ou le film d’auteur
en N/B. Rien au milieu. Et un jour, un peu avant d’avoir 20 ans,
j’ai découvert Alexandre Aja avec Haute Tension, Gaspard Noé avec
Irréversible, Maury/Bustillo avec A L’intérieur et évidemment
Laugier avec ce film, Martyrs.
Dire
qu’il a marqué mon cœur de cinéphile à vie est tellement en
deçà de la vérité, tellement insuffisant et faible…c’est vous
dire si les cicatrices me marquent encore, quelque chose comme 8 ans
après.
Une
petite fille, régulièrement torturée par une femme plus agée,
réussit un jour à s’échapper. Elle passe les 15 années
suivantes de via dans un orphelinat, à essayer de se reconstruire.
Encore plus tard, elle reconnait sens anciens agresseurs par hasard,
dans un article de journal, et décide d’aller leur rendre une
petite visite pour leur faire payer. Au fur et à mesure du film,
nous apprendrons l’existence d’une secte/organisation religieuse
(rien de bien différent au final), apparemment instaurée depuis
quelques temps et ayant pour but la martyrisation de jeunes femmes.
Tout cela en vue d’obtenir de précieux renseignements sur l’ «
autre monde ».
1ère
grosse scène, 1ère grosse claque. J’avais jamais vu un gosse se
prendre un coup de shotgun dans le buffet, et filmé d’aussi prêt.
Du moins pas dans un film. C’est dire si la violence présentée
dans ce film est quasi barbare. Les actrices sont constamment
couvertes de sang, et entre les coups de feu, les
meurtres/mutilations à l’arme blanche et les séances de tortures…
A cette violence graphique s’ajoute évidemment une noirceur plus
insidieuse, plus psychologique. Laugier disait que le film était
censé faire « réfléchir » les téléspectateurs. Et
naturellement, on en vient à se positionner quand à l’activité
d’une secte comme celle-ci, organisée, semblant rassembler une
élite bourgeoise ayant un certain contrôle sur les institutions
alentours. La torture n’est pas que physique. J’adore l’idée
d’une représentation graphique d’une hantise refoulée ou non
chez l’être humain. Ainsi, une créature issue de l’imagination
et de la culpabilité de l’héroïne la poursuit sans relâche.
Les
actrices donnent tout ce qu’elles ont. Entre la tête pensante de
l’organisation, (look alike de De Fontenay complètement illuminée,
habitée par son discours et au final pétée de charisme malsain) et
ces deux petits bouts de femmes que sont Anna et Lucie, constamment
en train de hurler, les mains et le visage couverts de sang, mais
dont la paradoxale fragilité émeut davantage.
Je
pourrai continuer encore longtemps… La scène finale est un dernier
coup de poing qui saura vous mettre à mal une fois encore, tant elle
est frustrante.
10/10,
l’évidence même.
Axhell
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