mardi 19 janvier 2016

Les puits de l'enfer


    J'ai toujours peur d'attaquer un nouveau livre de Graham Masterton. Si mon dépucelage du sieur britannique m'avait convaincu (avec Lle Maître des mensonges), ce que j'en ai lu jusqu'à présent peut être tout aussi bon (Le miroir de Satan, Démences pour ne citer qu'eux) mais aussi très très mauvais (Le jour J du jugement, Manitou...). J'ai l'impression de me faire des blind test alcooliques, où l'on m'aurait caché des bières derrière des petites fenêtres et où se cotoieraient aussi bien de la Bush, de la Trappe quadruple ... et de la BurgBrau.

    En fait, je me suis rendu compte d'un truc : Masterton, c'est comme une bonne soirée : plus c'est court, moins c'est réussi. Et ici, j'avais peur : 275 pages au compteur. Alors pour certains, c'est déjà trop, mais pour les vrais lecteurs chevronnés, c'est l'affaire de deux ou trois jours. Heureusement, mes doutes se sont aussi vite envolés que le string de Loanna dans la piscine du Loft.

    Comme à son habitude, Masterton nous pose direct le décor : un couple a des soucis avec l'eau de leur puits et ils en ont bu. Les malheureux! Ils ne tardent pas à disparaître et le plombier fait analyser le bazar : tiens donc, des microorganismes totalement inconnus.

    Alors faudra pas s'attendre aux descriptions d'un Thilliez ou Chattam, ici on est dans le raccourci facile. Mais chez GM, ça passe toujours super bien. Ce qui m'a plu énormément dans ce livre, c'est cette absurdité et cet humour très particuliers qu'on retrouve dans certains bouquins du Monsieur. Non, ce n'est pas le Gorafi : les héros sont toujours très cartésiens, très philosophes face aux situations les plus mortelles qui soient. "Tiens on a besoin d'un medium, alors on y va! Ah bah merde, il est mort...Bon tant pis, on va s'en occuper tout seul". Bref, je suis peut-être bizarre mais j'adore! Parfois, ça me rappelle même ma jeunesse où, tellement sociable que j'étais, je lisais les Chair de poule dans la cour de récré pendant que les morveux jouaient à attrape-moi si tu peux jusqu'à ce que le pion aille les chercher dans les toilettes en train de s'enfil... Pardon, je m'éloigne du sujet.

    Bref, pour finir, je pense qu'il est de bon ton de préciser qu'une fois encore, le maître britanique de l'horreur est bourré de références en tout genre qu'il arrive à combiner parfaitement dans une histoire aussi R.L.Stinienne que celle d'homme crabes. A savoir ici : l'Atlantide, la Bible, Satan et tout ça dans un esprit bien bien poussé à la Lovecraft.


    En définitive, un coup gagnant (mais pas forcément celui que je conseillerais à un inculte de l'auteur souhaitant s'y mettre).

7/10

Franz

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