Ahhh,
les temps changent ! On vieillit. On ne sait plus encaisser les
cuites comme avant, on est déconnectés du monde extérieur et nos
goûts culturels s’affinent. En gros, on devient des vieux cons, et
on râle. Exemple tout frais à l’appui avec ce premier épisode de
la saga Destination Finale.
Etant jeune, j’avais quand même des
goûts de merde en général. Le choix de mes premières gonzesses,
un peu douteuses soi dit en passant, les groupes de Néo merdiques
que je m’enfilais en boucle et tous ces films que je trouvais si
excellents….tout cela est bien loin… J’avais d’assez bons
souvenirs de ce premier volet, pourtant. Pour le coup, moi qui n’ai
jamais spécialement juré par les slashers, je ne peux qu’être
heureux que ce poncif soit un peu détourné avec finesse. Oui, il
est encore question de morts d’adolescents un peu golmons sur les
bords, mais cette fois ci pas de boggeyman armé/masqué, nous avons
à faire à la grande faucheuse herself, c’est quand même pas
rien. L’idée de départ est intéressante. La mort à un plan. Tu
es censé mourir tel jour, à telle heure, en faisant tel ou tel
truc. Si par « malheur », un évènement te fait manquer le
rendez-vous, elle te traque et utilise tous les moyens du bord pour
bien te rappeler qu’on ne déconne pas avec elle. Personne ne lui
échappe.
Alors j’imagine qu’en 2015, tu as forcément vu le film
ou en as suffisamment entendu parler pour qu’un spoil t’en
titille une sans te faire bouger l’autre : un vol rempli
d’étudiants vers la France est sensé avoir lieu, sauf que l’un
d’eux à une vision et voit l’appareil exploser en vol, comme
s’il y était, et ce dans un état de
semi-conscience-hypnose-appelle-ça-comme-tu-veux. Evidemment, le
pauvre petit se réveille terrorisé et fait tout pour quitter
l’avion, et serait suivi par une poignées d’autres élèves. Et
bim. Ou plutôt boum. L’avion explose bel et bien.
S’ensuit alors
toute une série d’ « accidents » qui se chargeront de faire
passer les rescapés de vie à trépas, selon un plan bien
défini…c’est selon moi le seul point positif. Le concept est
intéressant et les morts ingénieuses, sachant tenir en haleine le
spectateur, mais c’est tout le reste qui me gène. Les acteurs
supra mous du cul, incapables de faire naître le moindre petit
soupçon d’empathie à leur égard. Caricaturaux (Mr Bagarre, Mr
Tête De Cul, Mr Pervers, Mme Pétasse) ou juste complètement random
(le héros et sa meuf), rien ne nous poussera à pleurer leur mort.
Voir un camarade crever sous leurs yeux, bouaif, c’est pas
typiquement un truc qui remet en cause leur perception des choses non
plus, hélas. Les dialogues sont pas mal random aussi, et un peu wtf,
tant ils paraissent peu impliqués et tant en décalage avec
l’extrême gravité de la situation. Ajoutons à cela un fin
cliffhanger des plus putassières, et hop, emballé c’est pesé, un
teenage movie un peu moins gogol que les autres mais vite vu, vite
oublié quand même.
Oh. Et j’apprends par la suite que James Wong,
réal de ce premier opus, enfantera une dizaines d’années plus
tard « Dragonball Evolution ». Va crever, mec.
6/10
Axhell
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